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Fiche pratique

Bracelet électronique lors d'une assignation à résidence

Vérifié le 18/03/2020 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), MinistÚre chargé de la justice

L'assignation Ă  rĂ©sidence avec surveillance Ă©lectronique (ARSE) est une des mesures alternatives Ă  la dĂ©tention provisoire. Elle consiste Ă  obliger une personne mise en cause dans une enquĂȘte pĂ©nale Ă  porter un bracelet Ă©lectronique, et Ă  rester son domicile ou dans un autre lieu, Ă  des heures et des jours dĂ©terminĂ©s. Les rĂšgles varient suivant qu'une information judiciaire est ouverte ou non.

L'assignation Ă  rĂ©sidence avec surveillance Ă©lectronique (ARSE) est une mesure de contrainte utilisĂ©e dans le cadre d'une enquĂȘte pĂ©nale. Elle peut ĂȘtre prise Ă  l'Ă©gard d'une personne mise en cause dans l'enquĂȘte, avant mĂȘme son procĂšs.

Elle impose à la personne qui en fait l'objet :

  • De rester dans un endroit dĂ©terminĂ© (gĂ©nĂ©ralement son domicile), aux heures et aux jours dĂ©cidĂ©s
  • De sortir uniquement pour des motifs dĂ©terminĂ©s (par exemple pour le travail)
  • De porter Ă  la cheville un bracelet Ă©lectronique.

Le bracelet Ă©lectronique est reliĂ© Ă  un dispositif placĂ© dans le lieu de rĂ©sidence retenu. Si la personne s'Ă©loigne du dispositif Ă©lectronique et quitte le lieu oĂč elle doit rester, Ă  un moment oĂč elle n'y est pas autorisĂ©e, la police ou la gendarmerie est immĂ©diatement alertĂ©e.

Le juge peut ajouter d'autres obligations au port du bracelet, notamment :

  • le suivi de soins,
  • l'interdiction de rencontrer certaines personnes,
  • ou l'exercice d'une activitĂ© professionnelle.

L' assignation à résidence avec surveillance électronique est ordonnée si les 2 éléments suivants sont réunis :

  • La personne concernĂ©e est en attente de son procĂšs
  • Le contrĂŽle judiciaire n'est pas suffisant pour assurer son contrĂŽle, sa prĂ©sence au procĂšs ou aux auditions ou le bon dĂ©roulement de l'enquĂȘte

Le prĂ©venu doit donner son accord pour ĂȘtre placĂ© sous bracelet Ă©lectronique.

Le port d'un bracelet électronique est ordonné par le juge des libertés et de la détention (JLD), saisi par le procureur.

Le juge reçoit la personne concernée, assistée de son avocat.

Il l'informe de son placement sous bracelet électronique et s'assure de son accord.

Le juge fixe le lieu oĂč la personne doit rester (gĂ©nĂ©ralement son domicile), ainsi que ses heures et jours de prĂ©sence (par exemple, le soir et les week-ends), et les motifs de sortie.

Le service pĂ©nitentiaire d'insertion et de probation (SPIP) effectue une enquĂȘte de faisabilitĂ© pour s'assurer que le dispositif peut ĂȘtre installĂ©. Si le rĂ©sultat de cette enquĂȘte est positif, le bracelet Ă©lectronique est mis en place dans les 5 jours francs qui suivent l'annonce de la mesure.

  À savoir

si la personne refuse l'assignation Ă  rĂ©sidence avec surveillance Ă©lectronique, elle peut ĂȘtre placĂ©e en dĂ©tention provisoire.

Durée

Le port du bracelet électronique doit cesser lorsque débute le procÚs de la personne concernée.

Le dispositif est retiré par les services pénitentiaires.

Maintien dans un lieu

Le prĂ©venu doit ĂȘtre prĂ©sent dans le lieu convenu aux heures et aux jours fixĂ©s. Il ne peut sortir que pour les motifs fixĂ©s.

Lorsqu'il a l'autorisation de sortir, il n'est pas surveillé lors des sorties.

ContrĂŽle

Le contrÎle à distance est assuré par des fonctionnaires de l'administration pénitentiaire. Ils peuvent prévenir la police ou la gendarmerie si la personne n'est pas présente aux heures convenues.

Non-respect de l'assignation à résidence avec surveillance électronique

En cas de non-respect des obligations, le procureur de la République peut saisir le juge des libertés et de la détention en vue d'un placement en détention provisoire.

Si la personne n'est pas reconnue coupable lors de son procÚs, elle peut demander une indemnisation pour le préjudice lié à son assignation à résidence injustifiée.

L'assignation Ă  rĂ©sidence avec surveillance Ă©lectronique est une mesure de contrainte qui peut ĂȘtre utilisĂ©e dans le cadre d'une instruction. Elle peut ĂȘtre prise Ă  l'Ă©gard d'une personne mise en examen, le temps que les investigations soient menĂ©es.

L'ARSE impose à la personne qui en fait l'objet :

  • De rester dans un endroit dĂ©terminĂ© (gĂ©nĂ©ralement son domicile), aux heures et aux jours dĂ©cidĂ©s
  • De sortir uniquement pour des motifs dĂ©terminĂ©s (par exemple pour le travail)
  • De porter Ă  la cheville un bracelet Ă©lectronique.

Le bracelet Ă©lectronique est reliĂ© Ă  un dispositif placĂ© dans le lieu de rĂ©sidence retenu. Si la personne s'Ă©loigne du dispositif Ă©lectronique et quitte le lieu oĂč elle doit rester, Ă  un moment oĂč elle n'y est pas autorisĂ©e, la police ou la gendarmerie est immĂ©diatement alertĂ©e.

Le juge peut ajouter d'autres obligations au port du bracelet, notamment :

  • le suivi de soins,
  • l'interdiction de rencontrer certaines personnes,
  • ou l'exercice d'une activitĂ© professionnelle.

Pour qu'une assignation à résidence avec surveillance soit ordonnée, il faut que tous les éléments suivants soient réunis :

  • La personne doit ĂȘtre mise en examen
  • Elle doit avoir commis une infraction passible d'une peine d'emprisonnement d'au moins 2 ans
  • Le contrĂŽle judiciaire est insuffisant pour assurer le contrĂŽle (suivi) bon dĂ©roulement de l'enquĂȘte, la prĂ©sence de la personne au procĂšs ou aux auditions

La personne concernĂ©e doit aussi donner son accord pour ĂȘtre placĂ©e sous bracelet Ă©lectronique.

L'assignation Ă  rĂ©sidence sous bracelet Ă©lectronique peut ĂȘtre dĂ©cidĂ©e lors de l'adoption d'une mesure de contrainte principale, dĂ©tention provisoire ou contrĂŽle judiciaire. Cela peut ĂȘtre aussi dĂ©cidĂ© pour remplacer une mesure de contrainte dĂ©jĂ  prise.

L'assignation à résidence sous bracelet électronique est décidée lors de l'adoption d'une autre mesure de contrainte

  • C'est le juge d'instruction peut prendre une des dĂ©cisions suivantes :

    • Assignation Ă  rĂ©sidence sous bracelet Ă©lectronique
    • ContrĂŽle judiciaire
    • Aucune mesure de contrainte.

    Sil opte pour l'assignation à résidence sous bracelet électronique, c'est lui prononce la décision qui l'ordonne.

  • Si le juge d'instruction n'ordonne pas la dĂ©tention provisoire, le procureur de la RĂ©publique peut saisir le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention (JLD) pour qu'il le fasse. Le JLD peut prendre une des dĂ©cisions suivantes :

    • Assignation Ă  rĂ©sidence sous bracelet Ă©lectronique
    • ContrĂŽle judiciaire
    • Aucune mesure de contrainte.

    Sil opte pour l'assignation à résidence sous bracelet électronique, c'est lui prononce la décision qui l'ordonne.

  • Si le juge d'instruction souhaite ordonner la dĂ©tention provisoire, il doit saisir le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention (JLD) pour qu'il valide sa dĂ©cision. Le JLD peut prendre une des dĂ©cisions suivantes :

    • Validation de la dĂ©tention provisoire
    • Remplacement de la dĂ©tention provisoire un contrĂŽle judiciaire
    • Remplacement de la dĂ©tention provisoire par une assignation Ă  rĂ©sidence sous bracelet Ă©lectronique.

    C'est le JLD qui prononce la décision de l'ARSE dans cette hypothÚse.

C'est le juge d'instruction qui statue sur une demande remplacement de la détention provisoire ou du contrÎle judiciaire par une assignation à résidence sous bracelet électronique, sauf s'il a déjà refusé la transformation de la détention provisoire en assignation à résidence.

Durée

La durĂ©e de l'ARSE peut ĂȘtre impactĂ©e par la clĂŽture de l'instruction et le renvoi devant une juridiction de jugement. Elle est dĂ©duite de la peine de dĂ©tention.

Pendant l'instruction

La durĂ©e initiale de l'ARSE est de 6 mois maximum. Cette durĂ©e peut ĂȘtre prolongĂ©e jusqu'Ă  2 ans maximum par le juge d'instruction.

La personne surveillée peut demander à tout moment le retrait de son bracelet électronique.

Elle peut faire cette demande directement auprÚs du juge d'instruction chargé de l'affaire.

AprĂšs la clĂŽture de l'instruction

Si le juge d'instruction prend une ordonnance de non-lieu, cette décision met fin à l'ARSE.

Si le juge d'instruction prend une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, elle met fin Ă  l'ARSE. Mais le juge d'instruction peut prendre une dĂ©cision motivĂ©e oĂč il demande que l'ARSE soit maintenue.

Dans ce cas, la durée totale ne doit pas dépasser 2 ans.

Si le juge d'instruction prend une ordonnance de mise en accusation (renvoi devant la cour d'assises), l'ARSE continue de produire ses effets, sauf si le juge d'instruction prononce sa suspension dans l'ordonnance. S'il ne le fait pas, la durée totale de l'ARSE, pendant et aprÚs l'instruction, ne peut excéder 2 ans.

Maintien dans un lieu

La personne doit ĂȘtre prĂ©sente dans le lieu convenu aux heures et aux jours fixĂ©s.

Lorsqu'elle a l'autorisation de sortir, elle n'est pas surveillée lors des sorties. On parle alors de surveillance fixe.

Toutefois, la personne peut aussi ĂȘtre surveillĂ©e lorsqu'elle se dĂ©place. On parle alors de surveillance mobile. Par exemple, pour veiller Ă  ce que la personne concernĂ©e respecte son interdiction d'entrer en contact avec la victime.

Ce type de surveillance mobile n'est possible que dans l'un des cas suivants :

  • Infraction punie de plus de 7 ans d'emprisonnement et pour laquelle un suivi socio-judiciaire est encouru
  • Violences volontaires ou menaces, punies d'au moins 5 ans d'emprisonnement, commises contre la personne avec qui le porteur du bracelet est ou Ă©tait en couple
  • Violences volontaires ou de menaces, punies d'au moins 5 ans d'emprisonnement, commises contre ses propres enfants ou ceux de la personne avec qui il vit ou vivait en couple

ContrĂŽle

Le contrÎle à distance est assuré par des fonctionnaires de l'administration pénitentiaire. Ils peuvent prévenir la police ou la gendarmerie si la personne n'est pas présente aux heures convenues.

Non-respect de l'assignation à résidence avec surveillance électronique

En cas de non respect des obligations, le juge d’instruction peut saisir le juge des libertĂ©s et de la dĂ©tention. La personne concernĂ©e pourra ĂȘtre placĂ©e en dĂ©tention provisoire.

Si la personne n'est pas reconnue coupable lors de son procÚs, elle peut demander une indemnisation pour assignation à résidence injustifiée.

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